Découvrez des anecdotes que vous ignoriez sur les sex-shops

En quelle année sont apparus les premiers sex shops et que vendaient-ils ? Qui a inventé ce concept révolutionnaire ? Pourquoi sont-ils munis de rideaux ? Qu’en pensent les féministes ? Voici les réponses à toutes ces questions.

Les premières boutiques : pas de sex toys

En France, dans les années 30 apparaissent les premières boutiques coquines, plus ou moins clandestines. Elles ne vendaient pas d’accessoires destinés au plaisir sexuel mais uniquement des livres et des images pornographiques. D’ailleurs ces ventes s’effectuaient en cachette.

C’est aux environs de 1973 que les sex-shops commencent à se développer en France dans les grandes villes. A Paris, des rues ou quartiers leur sont même consacrés : Pigalle, la rue Saint-Denis et la rue de la Gaîté. À cette époque, les sex-shops sont les emblèmes et définissent les quartiers chauds : un lieu très sexualisé mais distinct des zones de prostitution habituels.

À partir des années 80, le sex shop entre dans une nouvelle ère, il n’est plus nouveau et s’intègre bien au paysage urbain.

En 1983, Vibratex, une société américaine, commercialise le premier sex toy, le renommé « Rabbit » qui permettait une stimulation à la fois interne et externe. Il était fabriqué au Japon et créé en forme de lapin pour éluder la loi japonaise qui interdisait de représenter des organes génitaux. Depuis lors, les sex-toys continuent d’évoluer

Une Allemande initie en Europe le premier sex shop

C’est en 1962, en Allemagne, qu’ouvre le tout premier sex shop européen. Ce concept, particulièrement innovant à l’époque, émane d’une femme, Beate Uhse. Elle possédait une personnalité avant-gardiste puisqu’elle était pilote au sein de l’armée allemande. À l’issue de la guerre, elle change d’activité et se tourne vers la vente d’une méthode contraceptive qu’elle réalise en faisant du démarchage à domicile. Les discussions qu’elle a avec ses clientes et clients lui donnent alors l’idée de créer un lieu où ces derniers pourraient acquérir des objets servant à accroître leur plaisir.

Ces magasins portaient un nom allemand signifiant « magasin spécialisé pour l’hygiène maritale ». Actuellement, en Allemagne, plusieurs boutiques, à destination pornographique, portent encore ce nom. De plus, à la gare de Berlin, un musée érotique porte le nom de Beate Uhse.

Ce concept a ensuite été repris dans toutes les grandes villes européennes.

Dans les sex-shops, pourquoi des rideaux à la place des portes ?

En 1973, à Paris, il existe une bonne trentaine de sex-shops. Cependant, les forces de l’ordre contraignent ces boutiques d’un genre spécial à diverses mesures. Ils leur interdisent, dans un premier temps, l’accès aux mineurs. De plus, les vitrines doivent être opacifiées pour plus de discrétion. Les patrons de ces boutiques les souhaitent accueillantes et ne veulent pas décourager la clientèle. Aussi, ils décident de les équiper de rideaux et de diverses bandelettes, moins rebutantes que des banales portes. De plus, elles apportent une touche de mystère à leurs vitrines.

Les sex-shops et les féministes

Les sex-shops deviennent populaires et se multiplient avec, notamment, l’apparition de vidéos et de livres pornographiques plus performants. Cependant, des militantes et militants qui défendent les droits des femmes voient dans ces boutiques un asservissement du corps féminins. Des manifestations, parfois violentes, éclatent. Les sex-shops sont pillés après la destruction de leurs vitrines par des jets de pavés ou de pierres.