Plus couramment appelé test ADN, le test de paternité s’avère être le moyen le plus fiable pour confirmer des liens de filiation, entre le père dit « déclaré » et un enfant. Cette analyse génétique est, de manière générale, sollicitée dans le cadre de procédures juridiques (contentieux de filiation), mais encore dans un contexte de succession ou d’immigration. Ainsi, les demandes sont souvent formulées par une femme réclamant des pensions alimentaires, ou bien par un homme suspicieux et voulant ainsi se défaire de cette responsabilité.
On note aussi des hommes désireux d’obtenir le droit de visite. Il faut néanmoins le consentement des personnes impliquées : un individu a tout à fait le droit de refuser de se prêter à l’exercice. En outre, les tests de filiation tendent actuellement à se démocratiser. Un phénomène, auquel les kits dédiés foisonnant sur Internet ne sont pas étrangers. Pour rappel, le recours aux tests en ligne demeure illégal en France. Les contrevenants risquent de lourdes amendes.
Mode d’emploi
Le plus souvent, le test de paternité se fait à partir de prélèvements buccaux (salive et cellules). Muni d’un écouvillon, le sujet frotte alors l’intérieur de la joue, afin de constituer des échantillons sur lesquels sera extrait l’ADN. Par la suite, le laboratoire les compare avec les empreintes génétiques recueillies sur d’autres personnes liées à l’affaire. Il s’agit ici de se référer aux polymorphismes typiques à des individus et héréditaires. Les spécialistes estiment qu’une quinzaine de marqueurs permettent déjà d’établir avec une certitude un lien de parenté. Sur ce site, il est possible de faire une demande de test en seulement quelques clics. A noter qu’une enquête publiée en 2006 sur The Lancet, révèle que dans à peu près de 3 % des cas, le père déclaré n’est pas le père biologique.
Le côté sombre
A l’issue d’un test de paternité qui s’est révélé négatif, l’enfant est le plus souvent le grand perdant. Une thèse qui s’est confirmée avec un fait divers ayant eu lieu à Winterthour (Suisse). En effet, le Tribunal administratif de Zurïch a obligé un homme de 66 ans à se soumettre au test. L’idée est de savoir s’il est bien le père biologique d’un petit garçon de 7 ans, un enfant qu’il reconnait comme tel. Force est néanmoins de constater que la suspicion de la justice semble être fondée. Les faits remontent en 2009 : la mère de l’enfant, une Kosovare de 37 ans ayant conclu un mariage blanc avec le Sexagénaire, a demandé le divorce seulement quelques mois après l’obtention de son autorisation de séjour. Elle tombe enceinte bien après la séparation et accouche de l’enfant à l’été 2010. De leur côté, les autorités affirment être certaines de l’identité du vrai père (un Kosovar). Si le résultat est négatif, elles brandissent la menace d’un retrait de nationalité de l’enfant. Avec sa mère, celui-ci risque même l’expulsion vers leur pays natal. L’avocate de l’homme de 66 ans est catégorique : ces décisions vont à l’encontre du bien de l’enfant.